Mary Ann Shaffer & Annie Barrows
◎ Nil
éditions
◎ 395
pages
○ « Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement
de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman.
Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d’un inconnu, natif de l’île de Guernesey,
va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant,
Juliet pénètre un monde insoupçonné et excentrique ; celui d’un
club de lecture au nom étrange inventé pour tromper l’occupant allemand, le Cercle
littéraire des amateurs d’épluchures de patates. Juliet découvre l’histoire d’une petite communauté débordante de charme, d’humour,
d’humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey… »
○ J’ai vu ce livre une ou deux fois
sur la blogosphère, mais il ne m’était pas resté en tête très longtemps, jusqu’à
ce que je tombe sur lui dans une brocante. (Un jour il faudra que je vous parle
de ma passion pour les brocantes.) Le résumé et le titre m’ayant interpellée,
je l’ai donc acheté (pour 50 centimes le livre, je n’avais pas grand-chose à
perdre !). Eh bien vous savez quoi ? Ce livre est la preuve qu’on
peut trouver des pépites parmi les stands d’une brocante ! Car je l’ai
adoré, du début à la fin. En fait, même avant de le commencer, quelque chose me
disait que j’allais aimer…
Juliet écrit des livres, mais elle a
du mal à retrouver de l’inspiration, surtout en cette période d’après-guerre.
Cependant, une lettre d’un inconnu provenant de l’île de Guernesey pourrait
bien changer la donne… On suit la correspondance de Juliet avec ce jeune homme,
puis peu à peu avec les autres membres du club de lecture dont il fait partie.
C’est un roman épistolaire, et, bien
que je n’en lise pas beaucoup, c’est un genre qui ne me dérange absolument pas.
L’histoire n’aurait d’ailleurs pas été pareille si elle avait été relatée sous
forme de récit. Les lettres ont quelque chose d’authentique et d’attachant.
L’histoire est superbe. Elle n’est
pas si banale que ça, car elle nous apprend beaucoup de choses sur l’Occupation
Allemande dans les îles Anglo-Normandes, dont on ne parle pas forcément
beaucoup. Les lettres retracent la vie des insulaires sous la domination
allemande, privés de tout contact avec l’extérieur. J’ai ainsi pu me rendre
compte de la difficulté de cette période, et que la guerre n’avait épargné
personne. C’a beau être une fiction, j’imagine que les auteures ont dû faire
des recherches et se documenter, tout comme Juliet le fait après s’être liée d’amitié
avec les habitants de Guernesey. J’ai ainsi appris les conditions de vie
difficiles, la peur, la soumission et les restrictions qu’ils ont subis. Mais
on se rend compte que les soldats allemands ne sont pas juste des soldats, qu’ils
ont eux aussi été victimes de cette guerre. Ce livre nuance les idées que l’on
peut se faire sur l’armée allemande : tout n’est pas noir et blanc, c’est
bien plus compliqué que de mettre les allemands d’un côté et les Alliés de l’autre.
Il y a autre chose que j’ai beaucoup
aimé dans ce livre, c’est l’évocation de la lecture et de tout ce qu’elle peut
apporter, même aux personnes qui ne lisaient pas. En effet, le Cercle de
littérature a été créé durant la guerre, et à travers les lettres, on peut se
rendre compte de l’impact qu’a eu la littérature sur chacun des membres du Cercle.
D'ailleurs, ces derniers parlent, et m’ont fait découvrir par la même occasion,
de livres très différents, qui ont eu un impact, voire changé leur vie. Bref,
la lecture, c’est merveilleux, quoi.
Je pense que le gros point fort de
ce roman réside dans les personnages. Il y en a une multitude, mais chacun est
différent, doté d’un caractère et d’une personnalité propres, donc je n’ai pas
eu de mal à m’y repérer. J’ai adoré les membres du cercle, en particulier
Dawsey, Isola et Elizabeth. Ils sont tous très attachants et touchants. J’ai
aussi aimé Sidney, Amelia et bien sûr, Juliet. Elle est fantasque, drôle,
têtue, joyeuse, attendrissante, sincère et pleine de vie. J’ai adoré les
touches d’humour dont ses lettres étaient saupoudrées et sa relation avec les
autres personnages. Elle donne l’impression d’être une bonne copine que j’ai
toujours connue et que j’aimerais serrer dans mes bras. Les personnages sont
très diversifiés, et c’est comme si je les connaissais depuis une éternité. Ils sont hauts en couleur, pétillants et
chaleureux. J’ai vraiment adoré les suivre, parcourir leurs lettres avec
avidité, et chaque fois que j’ouvrais mon livre c’était comme retrouver de
vieux amis.
La progression du récit est aussi
intéressante et bien menée puisqu’on assiste à l’amitié naissante entre Juliet
et les habitants de Guernesey jusqu’à son arrivée sur l’île. Je regrette qu’il
n’y ait pas eu une présence plus importante de Dawsey et Sidney à partir de ce
moment, tout comme on ne parle plus beaucoup du Cercle. Le récit est scindé en
deux, il prend donc une nouvelle tournure.
Bien que ce roman aborde des sujets
pas très joyeux, l’histoire est loin d’être sombre, dramatique et tragique.
Bien au contraire, j’ai plusieurs fois souri, car c’est un récit qui reste
léger, malgré les sujets traités. J’ai vraiment ressenti ça comme un concentré
de bonheur et de malice, et je me suis immergée dans l’histoire pour me laisser
emporter. J’avais vraiment l’impression d’être sur l’île avec eux, de sentir l’air
marin et le vent dans mes cheveux, de voir la nature sauvage et la mer immense.
Pour conclure, ce livre est une petite
pépite. J’ai adoré, du début à la fin. C’est une excellente histoire que j’ai
aimé suivre, en compagnie de Juliet et de tous ses amis. Je la qualifierai de « feel
good ». Ils m’apparaissaient comme réels et m’ont entraînée dans leur
sillage, pour vivre une aventure exaltante et débordante d’énergie positive. Je
vous le recommande vivement !
Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de
patates, c’est drôle, fantasque, touchant, tendre et attachant. Des personnages
délicieux et agréables à suivre, bref une excellente histoire !
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